Les Décors de Molière (1658-1674)
ISBN : 978-2-84050-986-8
Collections : Theatrum mundi
Date de publication : 25/06/2015
Format : 210 x 280
Nombre de pages : 352
35,00 €

De longue date, voulant monter une comédie de Molière, les metteurs en scène ont projeté sur le plateau leur vision personnelle de ses décors. Mais à quoi ressemblaient-ils vraiment, ces décors, du temps du dramaturge, lors de leur toute première création ? Curieusement, peu d’ouvrages se sont intéressés aux contingences matérielles des théâtres de l’époque, et aucun n’a vraiment abordé l’ensemble de l’œuvre de Molière sous cet aspect. Pourtant, tenter d’avoir une vision réaliste de tous les décors créés de son vivant est une entreprise exaltante. On se replonge dans l’histoire du théâtre ancien, fait de chanvre, de châssis de bois et de toiles peintes, de machines qui coulissent, et de tout un monde qui s’affaire pour qu’un spectacle soit mis en œuvre, souvent dans l’urgence.

Molière a diversifié l’écriture de ses pièces ; il en va de même pour leur image scénique. Une partie non négligeable de ses comédies fut créée à la Cour. Les effets spéciaux sont époustouflants d’invention. Mais la plupart des pièces connues aujourd’hui par le grand public furent créées à la Ville, au théâtre du Palais-Royal, dont nous allons redécouvrir l’architecture grâce à des plans et des documents pour la plupart inédits. La scène se passe en extérieur, aux carrefours des rues, ou en appartement, dans la salle basse d’une maison bourgeoise, ou encore dans un salon sophistiqué. Parfois, le décor change plusieurs fois au cours du spectacle : le jeu se déroule alors dans des jardins magnifiés ou dans une grotte, dans un château enchanté ou dans un temple majestueux tout en colonnes de marbre feint.

L’ambition de cet ouvrage est d’aborder l’œuvre de Molière – si souvent commentée –, sous un angle nouveau, de faire redécouvrir quelques-unes de ses créations dont l’écriture ne pouvait se passer de mise en scène, de rester toujours au plus près d’une réalité historique, technique et matérielle, afin de faire voir toutes ses comédies en restituant le mouvement turbulent d’un spectacle vivant.

Introduction

Chapitre liminaire : L’imposture de l’image

Les frontispices du Tartuffe : images de l’imposture

Les sept décors d’une pièce en un acte de Brécourt, comédien de Molière

Les angles cachés du cercle : une célèbre illustration se dévoile

 

PREMIÈRE PARTIE : SCÉNOGRAPHIE, ARCHITECTURE ET DÉCORATIONS

 

Chapitre I : Scénographies

Traitement de l’image

Changements de décors

Scénographie et génie maritime

Éclairage

Contraintes scénographiques : 1. Les spectateurs sur scène. 2. Vers une scénographie régulière

 

Chapitre II : Théâtres et décorations

Les décorateurs de l’Hôtel de Bourgogne : 1. Les lumières de Mahelot. 2. Les couleurs de Mahelot

Le théâtre du Marais

Le Petit-Bourbon

 

Chapitre III : Le théâtre du Palais-Royal

La petite salle des ballets

La grande salle de la comédie

Les travaux de 1660 : 1. Parterre et amphithéâtre. 2. Sur les loges. 3. La scène

« La poutre » et l’arrière scène

La question du rangement des décors

Les travaux de 1671

 

Chapitre IV : Les décors de Molière

dans les registres de compte

Le Registre de La Grange

Le premier Registre de La Thorillière

Le second Registre de La Thorillière

Le Registre d’Hubert

Comptes de la Maison du roi

Le clan « Jean Crosnier »

 

DEUXIÈME PARTIE : LES COMÉDIES DE MOLIÈRE CRÉÉES À LA VILLE

 

Chapitre I : Le carrefour comique

La Jalousie du Barbouillé – Le Médecin volant – L’Étourdi ou les Contretemps – [Le] Dépit amoureux – Sganarelle ou le Cocu imaginaire – L’École des maris – L’École des femmes – Amphitryon : Un aigle ou un char pour Jupiter ? – Les Fourberies de Scapin

 

Chapitre II : Intérieurs

Les salles basses : Le Tartuffe ou l’Imposteur – L’Avare – Don Garcie de Navarre ou le Prince jaloux – Les Précieuses ridicules

Les chambres, ou « ruelles » : La Critique de L’École des femmes – L’Impromptu de Versailles – Le Misanthrope – Les Femmes savantes

 

Chapitre III : Changements de décors

Le Festin de pierre (Don Juan) – De l’Orfeo au Festin de pierre – Le Médecin malgré lui

 

 

 

TROISIÈME PARTIE : LES COMÉDIES DE MOLIÈRE CRÉÉES À LA COUR

 

Chapitre I : Comédies mêlées en jardins

Les Fâcheux : Une authentique maquette de décor pour Les Fâcheux ?

Les Plaisirs de l’île enchantée

La Princesse d’Élide et le palais d’Alcine : Troisième journée – Le palais d’Alcine au milieu du bassin d’Apollon

George Dandin et Le Grand Divertissement royal de Versailles

 

Chapitre II : Comédies mêlées en salle

Carrefours comiques : Le Mariage forcé – Monsieur de Pourceaugnac

Scènes d’intérieur : Le Bourgeois gentilhomme – La Comtesse d’Escarbagnas – Le Ballet des ballets

 

Chapitre III : Comédies mêlées avec changements de lieux

L’Amour médecin – Le Sicilien, ou L’Amour peintreLes Amants magnifiques, ou le Divertissement royal : « Une mer véritable » – Psyché : Le coût d’une production. Le réemploi des décors – Le Malade imaginaire : La représentation du 18 juillet 1674

 

Conclusion

 

ANNEXES

I  Autres auteurs français joués par la troupe de Molière à Paris : Tableaux comparatifs entre les œuvres de Molière et celles des autres auteurs – Résumés scénographiques

II Notes sur les canevas italiens

III. Devis, marchés et manuscrits : Marchés (1662) pour Le Ballet des arts (1663) – Devis de peinture du Festin de pierre – Travaux à effectuer en 1673 dans le Théâtre du Palais-Royal

IV.Frontispices : Premières éditions – Édition de 1682

 

Bibliographie – Index

 

 

Philippe Cornuaille a travaillé comme machiniste, éclairagiste et constructeur de décors de théâtre dès le début des années 1970, puis fut comédien dans la troupe de Jean Le Poulain pendant près de 10 ans. Après avoir été directeur du service de presse de France Inter, de l’Opéra-Bastille et du…

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