Qui était sainte Cécile ? Comment est-elle devenue la sainte patronne des musiciens, célébrée dans toute l’Europe par de riches festivités musicales le 22 novembre ?
Pourquoi a-t-elle connu un tel succès dans l’iconographie européenne, depuis le début du XVIe siècle, à partir du tableau de Raphaël, L’Extase de sainte Cécile ?
Des premières sources hagiographiques du ve siècle jusqu’au début du XXe siècle, de nombreuses représentations artistiques de la sainte ont contribué à l’ériger en une figure essentielle de l’imaginaire musical européen, en particulier au XIXe siècle. C’est là en effet que de nombreux arts (musique, peinture, sculpture, littérature) s’en emparent dans des contextes divers, voire contradictoires. Tantôt figure de la musique religieuse, tantôt muse païenne, ici, figure vengeresse et puissante incarnant une conception inquiétante de la musique, là, icône d’une perfection musicale féminine, elle est tout à la fois icône des petites « saintes Cécile de salon » et sainte patronne de la poésie musicale rêvée par les symbolistes. Elle s’impose ainsi comme le support de conceptions de la musique aussi variées que les idéologies et les esthétiques qui traversent le XIXe siècle.
Remerciements
Introduction
Première partie - Sainte Cécile dans l’espace culturel européen (Ve-XIXe siècle)
I - De la Legenda à la légende
Ou comment l’on devient sainte patronne de la musique sans connaître son solfège
D’une figure musicale à la figure d’une musicienne
II - L’extase de sainte Cécile au xixe siècle Bologne-Paris-Bologne
Un trésor dans la grande Galerie du Louvre
L’œuvre de Raphaël comme référence incontournable
III - Sainte Cécile, figure profane ou figure chrétienne ?
Sainte Cécile, une sainte ? une muse ?
Une historiographie soumise à la question
Deuxième partie - Sainte Cécile, une figure trope
IV - Donner corps à la musique
La pensée allégorique pour parler de la musique
V - Sainte Cécile « dans la ronde des arts »
Sainte Cécile ou le mythe du chef-d’œuvre absolu
Sainte Cécile chez les symbolistes
VI - Sainte Cécile, figure du cécilianisme
De Herder au cécilianisme
Sainte Cécile en respect : le cas de Liszt
Théâtre et musique à la fin du siècle : sainte Cécile sur la scène
Troisième partie - Sainte Cécile, une représentation de la femme musicienne au XIXe siècle
VII - Les musiciennes encadrées – idéal pictural, idéal musical
Vers une réutilisation bourgeoise de la figure
VIII - Détournements et problématisations du stéréotype cécilien
Stéréotypes et contre-stéréotypes
Daniel Deronda ou l’intériorisation stratégique du stéréotype cécilien
IX - Consuelo de George Sand : un nouveau visage de sainte Cécile ?
Consuelo, un roman hagiographique ?
Consuelo, ou « sainte Cécile revenue sur la terre » ?
Consuelo, un nouveau visage cécilien
Conclusion
Sources et bibliographie
Index
Table des figures
MusiqueS & musicologie (IReMus)
Origine
Issue de la précédente collection de musicologie des SUP, « Musique – Écritures », en plusieurs séries, produit des travaux des deux équipes de musicologie de Sorbonne Université, PLM et OMF, rassemblées avec l’UMR IRPMF au sein de l’IReMus depuis 2014.
Ligne éditoriale
Pluralité des approches et qualité scientifique sont les critères privilégiés de cette série, pour la sélection d’ouvrages monographiques illustrant la diversité des champs couverts par la musicologie, sous forme d’essais, études, traductions, rééditions, éditions critiques de textes clés, et tous autres travaux remarquables par leur originalité et leur apport à la discipline.
Processus de validation scientifique
Trois responsables éditoriaux représentants du laboratoire, actuellement Yves Balmer, Jean-Pierre Bartoli, Florence Gétreau, se chargent, à l’occasion d’une réunion mensuelle, de l’instruction des dossiers (qu’ils se répartissent ensuite), du choix et des contacts avec les experts (2 à 3 expertises par ouvrage) et des réponses à apporter aux auteurs.