Maisons parisiennes des Lumières
Collections : Centre Roland Mousnier
Date de publication : 24/04/2006
Format : 16 x 24 cm
Informations : 178 ill. en noir et blanc

Sale, étroit, sombre et inquiétant, grouillant d’une agitation qui semble sans fin, ainsi apparaît, sous la plume des étrangers ou des provinciaux, le cœur de Paris où couve la Révolution. À partir d’archives loquaces et parfois indiscrètes, ce livre invite le lecteur à déambuler dans les rues du vieux Paris, le regard levé sur les façades. Franchissant la porte des maisons, on découvre le monde affairé des boutiques ou, au-delà d’un obscur corridor, une cour discrète entourée d’édifices à colombages. Un escalier escarpé y incite à déambuler jusque dans les étages, à la découverte de pièces exiguës, souvent enfumées, parfois décorées avec un raffinement inattendu, ou à se courber pour descendre dans des caves profondes et voûtées. Au fil des pages se révèle ainsi l’univers quotidien des Parisiens, loin des hôtels particuliers qui s’épanouissent alors dans le faubourg Saint-Honoré et la Chaussée d’Antin. C’est ce décor pittoresque mais oublié, en grande partie balayé par les travaux d’Haussmann, que cet ouvrage tente de faire revivre.


Remerciements Avertissement Préface Introduction : Jalons pour une enquête CHAPITRE 1 La maison en construction : le bâti des habitations parisiennes I. La carcasse de la maison : murs et planchers A. Édifier les murs : un ouvrage de pierre, de plâtre et de bois B. La pierre dans la maison parisienne 1. – La pierre à Paris : qualités et provenances 2. – Les usages dans la construction C. Le bois de charpente : un élément essentiel du gros-œuvre 1. – La permanence des façades en pan de bois 2. – La charpente des planchers II. Mettre la maison hors d’eau : la toiture A. La charpente des toits parisiens 1. – Les formes de charpentes 2. – La réalité du centre de Paris B. Abriter la maison : le choix d’un matériau de couverture 1. – Une prédominance quasi absolue de la tuile sur l’ardoise 2. – Les terrasses parisiennes : agréments et inconvénients C. L’évacuation des eaux pluviales et usées 1. – Éloigner l’eau des murs 2. – Conduire l’eau hors de la maison 3. – Évacuer les eaux de ménage III. Compléments indispensables et éléments de confort A. Circuler : les revêtements des sols, entre protection et décoration 1. – Rez-de-chaussée et extérieurs : de la terre battue au dallage 2. – La prédominance du carrelage 3. – Les sols de menuiserie : planchers et parquets B. S’éclairer et communiquer : fenêtres et portes 1. – Une très grande variété de châssis de croisées 2. – Le vitrage, éclairage et désir de paraître 3. – Protéger du froid, des ardeurs du soleil et des intrus C. Décorer : lambris, peintures, etc. 1. – Jeux de lumière : lambris et miroirs 2. – Cheminées et poêles : éléments de décor, instruments de chauffage 3. – La peinture CHAPITRE 2 La maison en représentation : le réseau viaire et l’écran des façades I. Le rôle de la rue dans la formation de l’espace bâti parisien A. Les rues du centre de Paris : aspects généraux 1. – Le tracé tortueux des rues du centre 2. – La largeur des rues du centre B. L’éclosion des projets de voirie et d’urbanisme au XVIIIe siècle 1. – Assainir le centre urbain 2. – Embellir la ville : esthétique et commodité II. L’écran des façades : élément vertical structurant des rives de la rue A. L’animation verticale des façades : irrégularités structurelles et recherches décoratives 1. – L’encorbellement : une pratique vivace bien que prohibée 2. – La façade plane serait-elle une utopie ? B. La hauteur des façades du centre de Paris : un aspect difficile à apprécier 1. – Combien la maison parisienne compte-t-elle d’étages ? 2. – Hauteur montrée, hauteur cachée : la façade… et au-dessus ? III. La façade vue en largeur : un élément de perception du plan ? A. Une approche de la dimension horizontale des façades dans le centre de Paris 1. – Sources et ambiguïtés dans la délimitation de la largeur des façades 2. – Constantes et divergences dans la largeur des façades sur rue B. La croisée : un élément structurant de la façade 1. – Nombre de croisées et largeur de façade 2. – Symétries et rythmes des ouvertures CHAPITRE 3 La parcelle et le bâti : espaces vides et volumes bâtis dans la maison parisienne I. Trame viaire et trame parcellaire : un lien organique A. La parcelle et la rue 1. – L’influence du tracé des rues sur la forme, la taille et l’organisation des parcelles 2. – Les lotissements B. Une typologie parcellaire pour le centre de Paris 1. – Les types de formes parcellaires 2. – Les parcelles topographiquement déterminées C. Optimiser l’espace habitable : la répartition des bâtiments sur la parcelle 1. – La répartition des masses dans le petit parcellaire : corps de logis et dépendances 2. – Le cas à part des grandes parcelles II. Une hiérarchie de traitement des bâtiments : hauteurs des édifices et décoration des façades A. Hiérarchiser les corps de bâtiments selon leur hauteur 1. – Valoriser le corps de logis principal et gagner de l’espace 2. – Dans les hôtels : une inversion spatiale des hiérarchies B. Façades principales et façades secondaires : la hiérarchie des décors 1. – Le décor de la façade sur la rue : le visage de la maison 2. – Façades cachées, façades préservées : entre négligence et ostentation III. La respiration de la parcelle : cours et jardins A. La cour : un espace utilitaire 1. – La cour : aération, éclairage et dégagement 2. – La résistance des cours à l’assaut du bâti B. Les jardins du centre de Paris : des lieux d’agrément menacés 1. – Distinguer les jardins dans le tissu urbain parisien 2. – Quinconces, parterres et bosquets : une promenade dans les jardins du centre 3. – Le recul lent mais inexorable des jardins face au bâti CHAPITRE 4 La distribution intérieure : bienséance, conquête de l’intimité et permanences tenaces I. Les canons du logement des Lumières : tradition et nouveauté A. La commodité : aisance et hygiène 1. – De la commodité comme principe sanitaire 2. – Séparer les espaces pour rendre les logements commodes B. Convenance et bienséance 1. – La convenance, « premier principe de l’art de bâtir » 2. – La bienséance : adapter l’architecture aux conditions sociales C. Le programme de Le Camus de Mézières : caractère et commodité 1. – Une architecture sensualiste 2. – Les principes de la distribution : une synthèse de « l’art français » II. La réalité du programme : une application limitée A. Le maigre succès des théories : le résultat d’une audience limitée 1. – Des contraintes spécifiques 2. – Les traces d’application dans les hôtels du centre de Paris 3. – Quelques distributions originales dans des maisons plus modestes B. L’habitat mineur : une adaptation inventive des théories 1. – L’organisation de l’espace dans la maison 2. – La répartition des pièces par logements 3. – Subdiviser les logements : décalages de niveaux et cloisonnements III. Les usages des pièces : la distinction du privé et du public A. Un début de spécialisation des pièces 1. – À travers les étages : chambres, cabinets et pièces spécialisées 2. – La cuisine : espace privé ou espace communautaire ? B. Circuler entre les étages : les escaliers, entre sens pratique et ostentation 1. – Les types d’escaliers parisiens 2. – Matériaux et décor de l’escalier C. Hors de la sphère domestique : les espaces du rez-de-chaussée 1. – Des lieux de travail : boutiques et ateliers 2. – L’allée d’entrée de la maison : une interface entre espace public et espace privé 3. – La porte cochère : un moyen de se donner un vernis aristocratique CHAPITRE 5 La maison secrète : caves, aisances et conduits I. La maison cachée : les caves A. Des caves jusque sur les ponts B. Aspects et répartitions des caves parisiennes 1. – Des caves voûtées 2. – Les divisions des caves : piliers, murs porteurs et cloisons 3. – Les restrictions à l’augmentation de la superficie des caves C. Les caves superposées 1. – Les deux types de caves superposées et leur répartition géographique 2. – Pourquoi deux niveaux de caves ? 3. – Une rareté : les triples caves II. L’évacuation des matières fécales A. Les cabinets de commodité 1. – Nombre et emplacement des sièges d’aisances dans la maison 2. – Aspect des commodités parisiennes B. Les chausses d’aisances 1. – Modes de construction et emplacements 2. – Un problème majeur : les engorgements C. Les fosses d’aisances 1. – Fréquence et emplacement 2. – Aspects et modes de construction 3. – Des inconvénients de posséder une fosse d’aisances 4. – Des solutions de rechange ? III. De l’eau potable dans les maisons A. Les puits 1. – Fréquence et emplacement 2. – Les différents types de puits : puits isolés et mitoyens 3. – À propos de la qualité de l’eau des puits B. L’eau publique : la Seine, les fontaines et les concessions 1. – Les fontaines du centre de Paris 2. – La provenance de l’eau parisienne 3. – L’eau à domicile : un privilège réservé à une minorité Conclusion Sources et bibliographie Glossaire Index des lieux Tables des illustrations

Agrégé et docteur en histoire de l’université de Paris-Sorbonne, Youri Carbonnier est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Artois (Arras). Ses recherches portent principalement sur les villes à l’époque moderne (paysages, construction, urbanisme et société) et sur les…

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