Jonathan Coe. Les politiques de l’intime
ISBN : 978‐2‐84050‐978‐3
Collections : Mondes anglophones
Date de publication : 07/05/2015
Format : 145 x 210
Nombre de pages : 340
23,00 €

Jonathan Coe n’est pas qu’un satiriste de la politique britannique. En politisant tout ce qui relève de l’intime dans la création de ses personnages, dans ses intrigues et ses jeux narratifs, dans la réception intime de son écriture et celle de ses images, Coe construit une œuvre autrement politique que celle que l’on croit lire de prime abord. La réflexion sur l’intime s’impose tant le politique s’éloigne toujours du thématique ou du référentiel pour s’ancrer dans l’intimité des personnages, mais aussi leurs erreurs et leurs échecs. C’est bien au cœur de cet intime que peut se constituer un espace pour le politique.

D’un roman à l’autre, de La Femme de hasard (1987) à Expo 58 (2013), Coe fait de ses personnages vulnérables les agents d’une véritable démocratie narrative. Les coïncidences narratives se multiplient, tandis qu’il convient de mesurer la portée politique et stylistique du dissensus et de l’alternative : loin de proposer une troisième voie littéraire, Coe présente l’alternative comme étant elle-même inévitable dans les politiques de l’intime. Chaque roman apporte un éclairage spécifique à cette nouvelle esthétique du chaos ordonné. Par un subtil jeu d’écart, les intimités du texte prennent forme pour faire du narratif le seul espace viable entre politique et intimité. À partir des ultimes dissensus formels de ces romans, dans leur ouverture répétée à la musique, à l’image fixe et au cinéma, un dernier glissement de l’excès à l’absence et de l’écart au vide est mis au jour, puisque cette nouvelle intimité textuelle est pour Coe la meilleure promesse d’intimité démocratique que la littérature puisse formuler dans l’Angleterre d’aujourd’hui.

Les trames de nos vies. Préface, de Serge Chauvin

 

Introduction : L’engagement politique à travers l’intime romanesque


Chap. 1 : De la satire politique à l’erreur
Un satiriste contemporain
De la politique référentielle à la dissemblance du réalisme
Quelle esthétique politique ? Intrigues de l’erreur
Personnages de l’échec
« Unfinished stories »


Chap. 2 : Une intimité narrative et politique
Les multiples visages de l’intime
Politiser l’intime : l’intime comme terrain/terreau du politique
Un double moteur narratif
Démocratie et homosexualité
Une relation artistique


Chap. 3 : L’échec du consensus
Erreurs définitoires
Partager l’erreur et l’intime
Les déséquilibres de l’intime
Les échecs littéraires de l’intime
Consensus intime et erreurs politiques
De l’indécision à l’échec

Chap. 4 : Alternatives romanesques et coïncidences intimes
« Scheduling is everything » : la politique comme explication ou comme dissensus ?
L’échec d’une troisième voie narrative
Une inévitable alternative
Du chaos en littérature
« A [political and narrative] patchwork, made up of… [intimate] coincidences? »


Chap. 5 : Les écarts politiques des intimités du texte
De l’alternative à l’écart
Une œuvre démocratique…
… et responsable : écarts satiriques et éthiques
L’espace narratif entre politique et intimité
Écarter pour intercaler : confusion et métafiction
Intimation et intimité textuelle


Chap. 6 : Écritures du vide : pour une intimité démocratique
Intimités musicales et rôles narratifs de l’image
Derniers dissensus esthétiques
De l’excès à l’absence, de l’écart au vide


Conclusion : Les victoires de l’individu


Bibliographie ‐ index

Laurent Mellet est professeur à l’université Toulouse Jean Jaurès et membre du CAS (« Cultures anglo-saxonnes », EA 801). Ses recherches portent sur la littérature britannique des XXe et XXIe siècles, sur le cinéma britannique et sur la théorie de l’adaptation. Il travaille en particulier sur les…

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