La naissance du roman américain (1789-1819)
Fascinant pour ses lecteurs comme pour ses auteurs, le roman américain demeure une forme insaisissable, et ce depuis ses origines. C’est avant Hawthorne, avant Cooper même, qu’il faut remonter, quand paraissent à la fin des années 1780 les premiers romans américains à la suite de la vague révolutionnaire qui agite alors la jeune République. Or cette naissance, qui se révèle difficile, témoigne de la tension qui émerge en cette fin de siècle entre des aspirations et des élans contraires au sein de la société américaine et de la littérature de ce pays.
À la fin du XVIIIe siècle, le roman, très populaire auprès des Américains, effraie les élites socio-politiques, car ce genre qui stimule les désirs individuels menace de défaire l’ordre social qu’elles dominent. Les romans publiés aux États-Unis sont déchirés jusqu’à la fin des années 1810 entre des tendances difficilement réconciliables : alors que ces ouvrages insistent sur la nécessité de la soumission de l’un au collectif, et plus largement de la mesure et de la stabilité dans la nation comme dans l’écriture, ils mettent sans cesse en avant une vision très sombre de l’existence, tracent le portrait d’une individualité fragmentée, et proposent une pratique littéraire labyrinthique et sibylline. Paradoxal, hybride, magnifiquement confus, le roman postrévolutionnaire oscille sans fin entre deux pôles intimement liés, entre la quête et l’inquiétude.
Introduction. Un sombre ancêtre : le roman américain aux origines
Première partie. L’idéal romanesque : écriture et idéologie
Chapitre I. L’ordre et l’anarchie : créer la nation américaine
Chapitre II. La fiction en Amérique : le rêve du roman didactique
Deuxième partie. Le vertige romanesque
Chapitre III. Du chaos à la renaissance : violence et écriture dans le roman américain
Chapitre IV. L’ombre et le paradoxe : l’équilibre instable du roman américain
Troisième partie. Figer le temps : le roman et le mythe
Chapitre V. La quête de l’âge d’or : le roman contre le passage du temps
Chapitre VI. Réécrire l’histoire : le roman et le mythe de l’américanité
Conclusion
Annexes
Bibliographie
Index des noms et des œuvres
Index rerum
Remerciements