Le corps grec dans la peinture victorienne, entre idéal et fantasme
ISBN : 979-10-231-0808-8
Collections : Mondes anglophones
Date de publication : 10/12/2024
Format : 21 x 28 cm
Nombre de pages : 360
Informations : 120 illustrations
Choisissez le format

Alors que la peinture de l’époque victorienne jouit depuis quelques années d’un regain d’intérêt dans la recherche et dans les musées, cet ouvrage cerne les contours du renouveau de l’Antiquité dans la peinture britannique de la seconde moitié du xixe siècle. Les sujets antiques et les formes inspirées de l’art de la Grèce reviennent à la mode dans des œuvres situées à la croisée de l’esthétisme, du néo-classicisme et du symbolisme européen. L’intérêt pour les « formes classiques » associe des peintres tels que Burne-Jones, Leighton, Alma-Tadema, Moore, Waterhouse, De Morgan ou Whistler, qui vouent un culte à la beauté et dépeignent des corps sensuels mais aussi troublants, représentés dans des décors antiques à la fois réinventés et documentés.

Anne-Florence Gillard-Estrada aborde l’ensemble des sujets traités et représentés : visions idéales et esthétisantes, nu académique, sujets mythologiques et littéraires et scènes de la vie quotidienne. Le corps y reflète une tension entre les discours théoriques visant à l’idéaliser et son potentiel fantasmatique, tension qui se retrouve dès la réception critique contemporaine.

Introduction

Parmi les ruines… – Le retour de l’Antiquité dans la peinture britannique – Le monde de l’art dans les années 1860 – Les nouvelles approches de la Grèce antique – Grèce idéalisée, Grèce fantasmée

 

Première partie
La Grèce entre académisme et mouvement « esthétique » : définitions, enjeux et tensions

 

I. Les paradoxes de l’idéal grec

L’idéal « classique » de Leighton – L’Épouse syracusaine : la domestication des félins et des femmes – Jeunes filles grecques en bord de mer : drapés autonomes et « formules de pathos » – Le deuil à la mode « esthétique » : l’Électre de Richmond – Reflets dans une eau trouble : la Vénus au miroir de Burne-Jones

 

II. La Grèce « esthétique », entre évanescence et réification

Les Tanagras japonisantes de Whistler – Moore, l’idéal grec et l’art pour l’art – Un banc de marbre dans le jardin des délices – Belles comme des potiches antiques – Femmes au milieu de l’été : beautés pétrifiées

 

III. Le renouveau des sujets allégoriques : icônes symbolistes et figures ambiguës

La vierge en fleurs de Sandys – La jeune fille surprise par l’Amour de Spencer Stanhope – L’idéal grec symboliste de Watts – L’Amour et la Mort de Watts, allégorie mélancolique – Les corps grecs de Watts : sculpturalité masculine et couleur féminine

 

Deuxième partie
Le nu idéal : persistance du corps et trouble dans le genre

 

IV. Variations sur des modèles sculpturaux : érotisme grec et désérotisation victorienne

La Vénus de Leighton : du geste idéal au strip-tease – Thetis de Watts, ou le nu adolescent et maladif – Grecque ou romaine ? La Diadumenè de Poynter – Le sculpteur d’Alma-Tadema et son modèle trop vivant – Quand les femmes se mettent à nu : Henrietta Rae – La Vénus de Moore, ou comment rester de marbre – La Vénus crayeuse de Walter Crane – Les nus de Burne-Jones : « La chair est triste »

 

V. Nus héroïques et éphèbes androgynes : reconfigurations du masculin

L’Héraclès de Leighton, modèle du héros viril – Ajax, violeur valeureux de Solomon – La chute du jeune homme désirable : variations sur la figure d’Icare – Dionysos, l’androgyne mélancolique de Simeon Solomon – Phosporos et Hesperos : les jumeaux langoureux d’Evelyn De Morgan

 

Troisième partie
Les femmes d’Homère : figures tragiques et effigies fantasmatiques
 

VI. Portraits de femmes fatales en actrices

La belle Hélène, icône mélancolique du désir destructeur – La folie théâtralisée de Cassandre – Clytemnestre : de la tragédie antique au Grand-Guignol

 

VII. Idoles homériques de la perversité : la femme à l’épreuve de l’animalité

Circé : « sinistre magicienne » ou savante initiatrice ? – La sirène, entre fantasme érotique et pulsion de mort

 

Quatrième partie
La vie quotidienne en Grèce : miroir ou envers de la société victorienne ?

 

VIII. La peinture de genre historique au goût victorien

Saynètes à l’eau de rose et triomphe de la sentimentalité bourgeoise – Le Soldat de Marathon d’Alma-Tadema : le repos domestique du guerrier – Homère lu par un aède, conversation piece insolite ?

 

IX. Les Grecs de la décadence

Les banquets grivois d’Alma-Tadema – La Danse pyrrhique : hoplites barbares et éphèbes asiatiques – Un Phidias indigne : frises polychromes et amours grecques – Les athlètes efféminés de Richmond – Les troublants prêtres du soleil de Leighton

 

X. Ménades et bacchantes : typologie des hystériques

Ménades fades et bacchantes inquiétantes – Hors des murs de la cité : les ménades en transe – Les bacchantes aseptisées d’Alma-Tadema – La ménade endormie, ou l’abandon cataleptique

 

Conclusion

 

Bibliographie

 

Table des illustrations

Index

Anne-Florence Gillard-Estrada est professeure à l’Université de Rouen Normandie. Ses recherches et ses enseignements portent sur la littérature, la critique d’art et les arts visuels dans la Royaume-Uni de la seconde moitié du xixe siècle. Elle a publié une série d’articles sur la question de…

Sur le même thème