XVIe-XVIIe siècles
Toutes les « histoires arabes » du Siècle d’or ne content pas la mort du dernier des Abencérages, ni la fin d’Al-Andalus. La littérature hispano-mauresque, vouée à la célébration ambiguë d’un exil, porte bien au-delà du siècle des Lumières les échos de la chute de Grenade, la mémoire des révoltés des Alpujarras et le souvenir des Morisques chassés d’Espagne, inventant pour l’Europe le modèle d’une nostalgie paradoxale. Mais d’autres récits d’Orient puisent au même moment leur force dans celle de l’adversaire ottoman qui règne à Constantinople, et dont les Régences barbaresques ne cessent de défier les puissances militaires occidentales depuis les côtes d’Afrique du Nord. Poèmes, pièces et romans inspirés par ces affrontements avec les États corsaires, par l’histoire de leurs dynasties en plein essor, s’imposent alors comme une littérature du présent dans l’Europe du début de l’ère moderne.