L'hyperbate

Aux frontières de la phrase

ISBN : 978-2-84050-799-4
Date de publication : 04/11/2011
Format : 16x24
Nombre de pages : 368
18,00 €

Pourquoi un livre sur l’hyperbate ? D’abord, parce qu’on ne l’a jamais écrit. Et pour cause. Hyperbate ? vous avez dit hyperbate ? Quel drôle de mot, quelle bizarre figure… Il est vrai qu’elle est étrangère au vocabulaire courant, même chez un public cultivé, loin de la célèbre métaphore ou de l’élégante litote. Pourtant, notre époque connaît un véritable engouement pour cette figure, qui a par ailleurs une place de choix dans les traités de rhétorique, suscitant des discussions autour de sa définition. D’abord envisagée comme simple inversion, l’hyperbate se définit plus tardivement comme ajout après une fausse clôture, comme transgression des frontières de la phrase, avec l’exemple canonique de Corneille : « Albe le veut, et Rome ». Le succès de l’hyperbate dans l’écriture des contemporains comme à l’Âge classique tient à ce qu’elle se situe au carrefour de l’écrit et de l’oral. Revanche de l’écriture sur « l’esprit de l’escalier », elle concentre souvent l’essentiel de ce que le locuteur veut communiquer.

Cet ouvrage réunissant les contributions d’une vingtaine de spécialistes s’organise en quatre chapitres : l’hyperbate est envisagée d’abord dans une perspective historique, on étudie ensuite ses réalisations syntaxiques, puis ses enjeux pragmatiques et rhétoriques ; à travers des exemples d’écrivains du XVIIe siècle à nos jours, le dernier chapitre montre enfin comment l’hyperbate peut s’inscrire de différentes manières au cœur d’un style.

 

 

Introduction (C. Stolz & A.-M. Paillet)

« Essayer de penser l’hyperbate » (G. Molinié)

 

Chapitre I. L’hyperbate au fil du temps

 « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'hyperbate… » (Claire Stolz)

« L'hyperbate en théorie et en pratique au XVIe siècle » (Vân Dung Le Flanchec)

« L'hyperbate, ordre du cœur. Un débat théorique sous l'Ancien Régime » (Delphine Denis)

« Hyperbate et histoire de la prose littéraire française au XXe siècle », (Christelle Reggiani)

 

Chapitre II. L’hyperbate entre gauche et droite : phrase et syntaxe

 

« L’hyperbate est-elle toujours à droite ? », (Catherine Fuchs et Pierre Le Goffic)

« La pause et l’effet : hyperbate et segmentation graphique » (Antoine Gautier)

« Ponctuer l’hyperbate » (Jacques Dürrenmatt)

« L’hyperbate chez Du Bellay : le cas des relatives » (Adeline Desbois)

« Ajouter, enchaîner : les relatives hyperbatiques chez Jean Rouaud » (Geneviève Salvan)

« Le rôle de la syntaxe dans la construction des figures : l'hyperbate chez Rimbaud » (Joëlle Gardes Tamine)

« L’Hyperbate comme figure d’extraposition dans Voyage au bout de la nuit de Céline » (Marc Bonhomme)

« Les énoncés averbaux comme hyperbates » (Eva Havu et F. Lefeuvre)

 

Chapitre III. De la phrase au discours

« Hyperbate et structure informationnelle » (Bernard Combettes)

« L’hyperbate à l’épreuve de la (dis)continuité discursive : l’exemple de Beckett » (Philippe Wahl)

« De quelques hyperbates cruelles dans les Contes de Perrault » (Lucile Gaudin)

« Ironie et hyperbate : de Voltaire à Desproges » (Anne-Marie Paillet)

« La question qui tue : pragmatique de l’hyperbate dans l’interrogatoire policier » (Françoise Rullier-Theuret)

 

Chapitre IV. Style et textes

« Aspects de l’hyperbate dans L’Astrée » (Stéphane Macé)

« Aux frontières de l’hyperbate : la suspension chez Sarraute » (Frédéric Calas)

« Un “art à pic” : l’exploration de la phrase chez Jean Genet » (Agnès Fontvieille-Cordani)

« De la configuration d’hyperbate aux versions du rythme : quelques exemples d’écriture au XXe siècle » (Marie-Christine Lala)

« Hyperbate et poésie : le dedans et le dehors » (Catherine Fromilhague)

« L'hyperbate et l'esprit de l'escalier : approche poétique » (Michèle Aquien)

 

Bibliographie

 

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