de l’Antiquité à la Renaissance
Comment les Romains, puis leurs héritiers humanistes, ont-ils choisi de représenter leur vie et leurs affections intimes, dans ces moments où, quittant la ville et ses contraintes, ils s’accordaient l’otium ? Ce volume complète les réflexions menées dans Vivre pour soi, vivre dans la cité, de l’Antiquité à la Renaissance (P. Galand-Hallyn et C. Lévy dir., Paris, PUPS, 2006), où les auteurs enquêtaient sur la constitution de l’image individuelle dans ses rapports avec les obligations de la collectivité, au cours de l’Antiquité et à la Renaissance. La sphère privée et son influence sur l’élaboration d’une représentation du moi sont traitées à travers deux thèmes complémentaires, souvent associés : d’une part le cadre de la villa, ce domaine rural si prisé déjà à l’époque de la République, devenu un luxe indispensable sous l’Empire comme à la Renaissance, et, d’autre part, l’image de la famille, selon l’expérience du mariage et de la paternité. La perspective diachronique permet de mettre en lumière le lien étroit entre les mentalités antiques et humanistes, car c’est dans le refuge de leurs villas, garnies d’oeuvres d’art et de riches bibliothèques, que les hommes de la Renaissance ont rêvé de revivre à leur tour cette vie d’équilibre dans les délices esthétiques, la tendresse familiale et la culture de l’esprit que vantaient leurs ancêtres.