Lecture du "Phèdre" de Platon
À l’instar du Phèdre, cette étude se présente comme un livre ouvert. En scrutant les détails jusqu’à la fugacité même des impressions produites, en descendant en même temps au plus profond des eaux vives qui sont les sources de Platon, on s’approche autant que possible du cœur du Dialogue, tout en préservant son intimité secrète et en affrontant à nos risques la fascination qu’il exerce.
Ce livre poursuit une idée mais se garde d’en faire la clef du Phèdre. Le Dialogue met en scène Socrate dans le rôle de ce qu’une âme singulière peut donner de mieux : se montrer à travers son discours en faisant corps commun avec lui pour prévenir l’égarement de l’animé et écarter le danger de l’oubli. Socrate montre ainsi le chemin par lequel le logos dont l’âme est pourvue conduit chaque vivant à reconnaître que le lieu dans lequel il se meut est divin, et que le vivant porte en lui la puissance entière de ce lieu unique avec lequel il s’identifie et dans lequel il vit en même temps. Platon appelle cette leçon une initiation à la philosophie. Pour nous, cette philosophie de la connaissance immanente à l’âme est la première des métaphysiques.
Mise en condition (prélude)
Introduction
L’approche infinie et la part de la découverte continue
Marcher sur les pas d’un dieu
Montrer l’âme : laisser la parole venir
Architectures scéniques de la parole et de l’image de l’âme
Première partie
Λόγος, Κάλλος, Μῦθος : la triade des tropoi de l’âme
I. Philosophie à hauteur d’homme. Positions de la parole et du vivant
Comment parler, est-ce la question ?
Dire et montrer
Parlons donc de l’amour. Dire et contredire (le Banquet et le Phèdre, parallèles et divergences)
Le passage à l’acte et la question de la vérité
II. Parler du Beau pour montrer l’âme (du Phèdre de Platon à celui de Plotin)
Le Beau est-il le sujet de la discussion ?
L’âme du discours
Voir le Beau
Le pouvoir mortifère. Le Beau selon Plotin
III. Lieu sans récit. Socrate face au mythe d’Orithye (du Phèdre de Platon à celui de Proclus)
Régimes et caractéristiques de l’image scénique
Que signifie le refus d’interpréter un mythe ou des êtres fabuleux ?
L’âme et l’autoportrait de Socrate
L’interprétation du refus de Socrate par Proclus
Les enjeux de la position socratique à l’égard du mythe et de son usage proclien
Deuxième partie
L’ostension de l’âme.
Prologue et Palinodie
IV. L’image de l’âme à la sortie de la Cité
Sortir pour parler
Schéma de la construction : scénographie et science du vivant
La présence, le manifesté et l’évident (intermezzo)
Préparation au visible : la mise en espace du langage et l’usage du contraste
Étendue et spatialité de la pensée et du langage
Distinction, contraste, évidence
Retour sur le mythe comme pierre d’achoppement
De quoi la sortie de la Cité est-elle l’image ? Le naturel et le phénoménal
V. Au fil de l’eau et au gré des discours. Le Prologue et la Palinodie : stratégies du renversement
Archéologie, au fil de l’eau
Cadre et procédés
Ce qui se voit et ce qui se dit
La temporalité du récit
Tenir le cap, au gré des discours
Les arts du délire et de la démonstration
Le choix de la parole adéquate
Le lieu renversé
La réversibilité du même
VI. L’âme mouvement et le mouvement de l’animé. Source et principe
Les trois expressions scéniques du mouvement
L’âme auto-motrice se meut-elle effectivement ou s’auto-révèle-t-elle par le mouvement de l’animé ?
Lieu et corps du mouvement
L’image de la dunamis
Conclusion
Ode et contre-ode ?
Quelques hypothèses en guise de réflexions finales
Initiation à la philosophie
L’âme, la pensée et le rôle de l’image
Bibliographie
Index des œuvres citées
Index des auteurs anciens et modernes