Petit livre sur la surabondance des grâces

Être une femme au Moyen Âge et écrire

ISBN : 979-10-231-0680-0
Collections : Traditions et croyances
Date de publication : 04/09/2020
Format : 16 x 24 cm
Nombre de pages : 156
19,00 €

Il fut difficile pour les femmes du Moyen Âge de trouver une juste place entre les figures d’Ève et de Marie. Entre la séduction et la maternité, elles étaient bien souvent réduites à leur corps ; tout droit et toute aptitude à penser leur étaient déniés. C’est le regard masculin qui les faisait exister, qui les façonnait, qui témoignait pour elles. Pourtant, quelques rares voix féminines, de l’Antiquité au haut Moyen Âge, se firent entendre en dépit des interdits ; mais la censure restait forte. Alors les femmes observèrent, écoutèrent, imitèrent au besoin, apprirent, s’adaptèrent et trouvèrent les détours qui leur permettraient d’exprimer leur point de vue.

Paradoxalement, la clôture sera pour elles un des moyens d’accéder à une forme de liberté, que ce soit dans les béguinages ou les monastères. En ces lieux, elles ne sont plus des mères, ni des épouses ; elles se réapproprient leur corps qui devient lui-même un moyen d’expression par l’ascèse ou la sainteté ; puis elles parviennent à la parole, soit directement, soit – le plus souvent – par l’intermédiaire d’un confesseur. Mais c’est bien leur voix qui porte enfin. Bien sûr, seule une partie de la population féminine accède à ces monastères et donc à cette libération, mais l’exemple des vies des béguines ou des moniales et leur parole parfois même se propagent dans la société laïque et proposent à toutes les femmes d’autres modèles que ceux jusqu’alors valorisés.

Christine Ebner est l’une de celles qui refusent le rôle attribué aux femmes par la société chrétienne du Moyen Âge et qui trouvent dans la clôture la possibilité d’exister pleinement. Et son Petit livre sur la surabondance des grâces nous éclaire sur la façon dont on peut, au XIVe siècle, oser parler, témoigner, penser et écrire en tant que femme.

Première traduction intégrale en français accompagnée d'une introduction et d'un commentaire par Florence Bayard, sous le titre « Être une femme au Moyen Âge et écrire ».

INTRODUCTION
                        Christine Ebner – Éléments bibliographiques
                        Une écriture de femmes ?
                        Temps nouveaux – Lieux nouveaux – Pensées nouvelles
                        Les béguines
                        La structure du Petit livre sur la surabondance des grâces

NOTE SUR LA TRADUCTION
TRADUCTION

SE SOUVENIR ET PROMOUVOIR
I. Engelthal et son couvent – Quelques repères historiques
II. La naissance d’une communauté : des femmes dans un monde d’hommes
                        Des femmes
                        Des femmes et des hommes – La tutelle laïque
                        Des hommes et des femmes – La tutelle ecclésiale
                        Une histoire de femmes

III. La naissance du couvent : entre légende et réalité
                        Légende – Le merveilleux chrétien et les miracles
                        Réalité – Une promotion bien menée
IV. La mort : entre le souvenir et la promotion
                        L’annonce
                        Le comportement
                        L’assistance
                        La bonne mort au couvent, grâce ultime

FAIRE COMMUNAUTÉ
I. Faire communauté par la conformité
                        De correctes dévotions
                        Phénoménalement conformes : extases, auditions, visions et apparitions
                        Se conformer, mais pas trop : mortifications, jeûnes et maladies
II. L’au-delà et l’ici-bas – Une mystique de l’amitié
                        L’ici-bas – Un climat d’amitié et de concorde
                        L’au-delà – Une quiète vision
                        Dialogues avec des revenantes et des êtres célestes

ENSEIGNER
I. Docere et placere – Éduquer et séduire
                        Des enfants au couvent
                        Une Vita – La vie exemplaire d’Adélaïde de Trochau
II. Docere et movere – Éduquer et émouvoir
                        Deux exempla – La question du baptême
III. Prodesse et delectare – Instruire et divertir
                        De la musique, des chants – et de la danse ?
                        Toucher par le rire, l’indignation, la tendresse
IV. Pour toutes et chacune – L’attention au public
                        Une construction séquentielle

ÉCRIRE POUR ÊTRE SOI
                        Un regard de femme sur des femmes
                        De l’encre à la place du sang
                        Faire œuvre littéraire

 

BIBLIOGRAPHIE

Florence Bayard est maître de conférences au Département d’études germaniques de l’Université de Caen Normandie. Docteure de l’Université Paris-Sorbonne, elle est notamment l’auteure de L’Art du bien mourir. Étude sur les arts du bien mourir au bas Moyen Âge à la lumière d’un ars moriendi allemand…
Christine Ebner (1277-1356) est une mystique dominicaine allemande. Élevée dans une famille patricienne, elle entre au couvent d’Engelthal, près de Nuremberg, en 1289 - elle a alors 12 ans. Elle y connaît les expériences communes des Vies de saintes et, à partir de 1317, elle commence à mettre ses…

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