44. Après le texte

De la réécriture après publication

ISBN : 979-10-231-0563-6
Rayon : Revues
Collections : Genesis
Date de publication : 05/12/2016
Format : 22 x 27 cm
Nombre de pages : 202
Choisissez le format

La critique génétique a longtemps considéré que le processus d’élaboration des œuvres prenait fin avec la publication. L’avant-texte était son territoire. L’après-texte relevait d’autres approches. Ce numéro de Genesis interroge cette position en s’autorisant pour la première fois un regard large sur la pratique de la réécriture après publication. Car Andersen, Schopenhauer, Mallarmé, Balzac, Ramuz, Cendrars, Reverdy, Derrida ou Duras ne s’en sont pas laissé compter : chez eux comme chez bien d’autres, le processus créatif n’a pas toujours été arrêté par la première publication (ni même parfois par la deuxième, la troisième…).

Les études réunies ici – comme les images ébouriffantes de livres couverts de ratures, ou encore le témoignage d’un réécrivain invétéré : Jean Starobinski – font bien sentir que les cas de réécriture après édition ne se réduisent pas à des « exceptions qui confirment la règle ».

Que change-t-on à une œuvre pourtant « finie » et déjà livrée au public ? Et pourquoi changer encore ? Répondre à ces deux questions, de manière singulière (sections « Études ») ou plus générale (section « Enjeux »), conduit à réenvisager les relations entre philologie et génétique, ou entre écriture et publication. Car la mise en circulation du texte ne signe pas la fin de son élaboration, mais transforme les conditions de sa poursuite.

Composant avec la première réception de l’œuvre ou les collaborateurs de l’édition, la phase post-éditoriale de la création est sans conteste la plus contrainte. Ce n’est pas le moindre de ses intérêts, le livre n’étant pas un brouillon tout à fait comme les autres

Présentation, Anecdotique, par Rudolf Mahrer

 

Enjeux

Rudolf Mahrer, La plume après le plomb. Poétique de la réécriture des œuvres déjà publiées

Bénédicte Vauthier, Éditer des états textuels variants

 

Études

Alberto Cadioli, L’activité éditoriale dans le processus créatif de textes littéraires

Cyrille François, Andersen trouve-t-il son conte ? De « Dødningen » (« Le mort », 1830) à « Reisekammeraten » (« Le compagnon de voyage », 1835)

Andrea Del Lungo, Éditions et représentations de La Comédie humaine

Marc Dominicy, « Retoucher cette pièce dans le goût d’autrefois » : pourquoi Mallarmé a-t-il réécrit « Le guignon » ?

Gilles Philippe, Duras : de quelques réécritures mineures

Valentine Nicollier Saraillon, Réécrire pour énoncer à nouveau : l’exemple de Ramuz chez Grasset

Sylvestre Pidoux, Genèse éditoriale de Dan Yack de Blaise Cendrars

Antonin Wiser, L’espace du style. Sur les trois versions d’Éperons (1973, 1976, 1978) de Jacques Derrida

Entretien

Jean Starobinski, « J’essaie de me percevoir en mouvement », par Stéphanie Cudré-Mauroux et Rudolf Mahrer

 

Inédit

« “Pourquoi fais-tu ça ?”… “Et si tu faisais autrement !” ». Pierre Reverdy, Les Ardoises du toit (Paris, Paul Birault, 1918), exemplaire corrigé par l’auteur, présenté par Christophe Imperiali et Rudolf Mahrer

 

Varia

Maura Bonfiglio, Coups de sonde génétiques dans « Les mers du sud »

Roberta Picardi, La critique génétique et l’herméneutique ricœurienne

Chiara Pavan et Roberta Picardi, « Hegel et Husserl sur l’intersubjectivité » de Paul Ricœur : la genèse longue d’un écrit de circonstance

 

Chroniques

Michael Rosenfield, Genèse d’une pensée sur l’homosexualité : la préface de Zola au Roman d’un inverti

 

Comptes rendus d’ouvrages

Bibliographie génétique (janvier-décembre 2016)

Docteur des universités de Paris 3 et de Lausanne, Rudolf Mahrer est maître-assistant en linguistique française à l’université de Lausanne. Ses travaux se situent à la rencontre de la linguistique de l’énonciation et de la sémiologie de l’écrit ; ils concernent la théorisation et la…

Sur le même thème