Le théâtre de George Sand
Comme la plupart des romanciers du xixe siècle, George Sand a cédé à la tentation d’écrire pour la scène. Avec ses « rurodrames », ses comédies intimistes et ses drames fantastiques, la dramaturge a esquissé quelques propositions originales en faveur d’un autre théâtre.
La carrière dramatique de George Sand ne forme pas toute la matière de ce livre, qui intègre le répertoire privé de Nohant pour en révéler l’inventivité. Il embrasse aussi le théâtre à lire et la création romanesque. Car l’imaginaire théâtral de Sand déborde toujours la pratique scénique pour nourrir les romans de comédiens. Quête artistique et accomplissement éthique s’y confondent.
Chez la républicaine qu’est Sand, la pensée théâtrale s’élabore au fil des articles de critique, dans les préfaces et la correspondance. Selon ces projections utopiques, le théâtre est le nouveau temple où s’accompliront l’égalité et la fraternité inscrites à l’horizon du siècle. Quand l’Histoire menace cet idéal, le théâtre devient « le sanctuaire des plus chères illusions », fussent-elles perdues.
La scène demeure surtout pour la romancière le creuset de l’écriture. Au théâtre se refondent les puissances de l’imagination. Là se ressource le pouvoir d’affabulation. Devant les feux de la rampe s’interrogent les mystères de l’illusion.